06/08/2013

POAAY 2013

EXPOSITION PERSONNELLE DANS MON ATELIER

DANS LE CADRE DES POAAY : Portes Ouvertes d’Ateliers d’Artistes de l’Yonne

Vendredi 16 - Samedi 17 - Dimanche 18 Août 2013 / 10h-19h


Peintures / Livres d'artistes / Sculptures textiles 
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L’Atelier au Vert  se situe à 12 km d’Avallon et à 220 km de Paris
SUR DEMANDE PAR MAIL : mon ADRESSE + envoi par courrier postal du PLAN de tous les ateliers ouverts




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 ABSTRACTION PAYSAGÈRE  et  BESTIAIRE TEXTILE
Éloge de la lenteur, pied de nez à la rentabilité de notre époque, mon travail s’articule autour de la mémoire, du temps, du souvenir, de l’esprit d’enfance.

PEINTURES
Je me suis installée en 2008, en Bourgogne, dans un hameau inscrit dans une nature préservée. Ce nouvel environnement aux verts généreux  -atelier "au fond du jardin", collines, sous-bois, saisons marquées-  a fortifié mes peintures  : palette chromatique élargie, apparition du dessin sous forme de traits nerveux, répétitifs, gribouillés, gravés dans la matière  ; touches affirmées, gestes amples.
C’est en toute logique au paysage que mes peintures à l’huile sur acrylique, mûries lentement sur plusieurs mois ou années, empruntent leur vocabulaire : aspect minéral, aquatique, flous, reflets, contrastes ombre/lumière, fluidités, transparences, recouvrements.
Je travaille sur chevalet des grands formats qui nécessitent un engagement corporel. Ma pratique est devenue physique et spontanée, mon rapport à la matière, sensuel et incarné : je la malaxe, la chahute, la gratte, l’entaille. Cette frénésie plastique, en dissolvant les formes, entraine une perte de repères, ne laisse à voir du paysage que mon interprétation émotionnelle.
Libre au spectateur de se l’approprier en y intégrant ses sensations personnelles, ses propres souvenirs de paysages.

SCULPTURES  TEXTILES
Je m’intéresse à la charge émotionnelle du tissu et aux réactions contrastées qu’il véhicule et provoque. J’ai grandi entourée de tissus, de sacs de chutes, de boîtes à boutons, de fils, de laines. Le "vécu" d’un tissu m’émeut  à un niveau social, historique, visuel : qui l’a touché, quels services a-t-il rendu, quels secrets renferment ses fibres, quels corps a-t-il enserré, quel âge a-t-il  ?
Je traque taches, faux-plis, marques d’usures et initiales brodées, trous, couleurs fânées. Je récupère, reçois et achète tissus, vêtements, draps. Je teins, peins, surfile, surbrode, couds de travers exprès pour dépasser les conventions et les traditions de "l’ouvrage de dame".
En 2002, ma première sculpture est née "par hasard", d’un emballage cellophane et de fils de nylon noir, au cours d’une longue conversation, le téléphone coincé entre épaule et oreille. Offert le soir même, ce petit lièvre a déclenché l’idée de démarrer un bestiaire imaginaire. Depuis, plus de 500 "Créatures consolantes" au regard si humain ont été exposées.
Ces pièces uniques s'inscrivent dans une généalogie, portent numéro et prénom brodés, passeport pour adoption. Tissus à la fois délicats et quotidiens les composent  : fausses fourrures et vraies soieries, serpillères et dentelles, chiffons d’atelier et velours précieux, lins et boutons de nacre anciens, chaussettes élimées et cravates démodées.
Explorer le thème animalier m’autorise à charger mes sculptures de sentiments humains subtils, d’états d’âme auxquels le spectateur s’identifie aisément.
2009 signe l’entrée des "Figures drolatiques", prolongement abstrait des "Créatures consolantes". Élaborées à partir de chutes de tissus de mon atelier, elles dessinent un répertoire de formes à la fois aléatoires et construites qui les dotent d’une dimension chimérique. La présence d’yeux en verre soufflés à l’ancienne, et parfois de bras et jambes, permet de les raccorder à un registre animalier ou humain.
Depuis 2011, j’adjoins aux étoffes de nouveaux matériaux  pour obtenir des "Créatures hybrides" qui marient l’utilitaire et le quotidien à l’imaginaire : branches de glycine, bois flottés, stylos  ; vaisselle de brocante, porcelaine émaillée,  pierres de Bourgogne pour "Les Mi-Véro", sculptures réalisées à 4 mains avec la collaboration de Michiyo Yamashita, céramiste. Bouteilles de verre emmitouflées de tissus et de morceaux de toiles peintes à l’huile, surmontées de têtes animales pour "Les Veilleurs". 
Ces volumes m’offrent la possibilité de jouer sur les notions de limites, de frontières, de réduire les tensions et écarts  inhérents à toute production humaine : création/récréation, nature/artifice, artisanat/industrie, etc.

LIVRES  D'ARTISTE
En accompagnement des "Créatures consolantes" qu’ils mettent en scène, j’ai commencé en 2003, puis avec la complicité de Sébastien Haton (sonnets, "aïe-cou", poèmes oulipiens), une collection de livres en papier, de petite édition. Ils racontent rencontres, petites annonces, déclarations ou faire-parts et se déroulent dans des accordéons ou des pliages savants.
Depuis 2008, j’approfondis la dimension tactile, voluptueuse et sculpturale du livre d’artiste : Créatures-Livres, Livres-paravents, Livres-mobiles, composés de textiles effilochés, de ficelles, laines, végétaux, papiers d’art, photographies repeintes, mots imprimés, brodés ou manuscrits ; Livres animés moelleux explosant en lanières ébouriffées.
La disparition du livre papier imprimé est-elle annoncée  ? Alors j’aime d’autant plus l’idée qu’un livre-objet soit chargé d’affect, fragile, précieux, chronophage  et chronophile  !